Erwin et sa fille Jasmin Grünenfelder sont herboculteurs, même si le mot n’existe pas en français. Ils produisent des herbes médicinales et aromatiques. On peut dire qu’il a vraiment décidé de faire ce métier. Son chemin a passé par un deuxième choix à cause de problèmes de dos qui l’ont orienté dans des travaux assis. Mais après que les médecins lui aient diagnostiqué un cancer, c’était le moment pour lui de faire ce qu’il aimait.

Suite à un passage par une entreprise de fabrication de médicaments à base de plantes, une collaboration avec la Branche comme chef de l’atelier de tisanerie, quelques années dans les Franches-Montagnes toujours dans la culture des herbes,  il est depuis 21 ans propriétaire du domaine et de la société Grünenfelder Herbs où sont cultivées en mode biologique une centaines de plantes et chaque année accueille de nouvelles venues. Il doit malgré ça batailler pour convaincre les contrôleurs qu’il n’y a pas là de monoculture !

Pas de monoculture non plus grâce à l’association avec différentes structures chez Grünenfelder Herbs : les étudiants, les civilistes, les écoliers, des Africains de l’Ouest qui viennent apprendre à cultiver l’Artemisa annua qui est utilisée contre la malaria — mais c’était avant que l’Office fédéral de la sécurité alimentaire n’interdise de vendre cette plante comme denrée alimentaire.

L’entreprise est familiale et collabore avec chacun de ses membres entre Vaud et le Valais, les pommes, le bois, les moutons, les chèvres, et même les oies et les ânes trouvent un statut : les unes comme policières des limaces, les autres pour effrayer les loups qui voudraient trop s’approcher des moutons.

Les herbes quant à elles sont séchées et emballées dans de jolis petits paquets aux noms savoureux : «Toux ou rien», « @tention», ou encore «feu du dragon», de quoi nous indiquer que la poésie n’y est pas pour rien dans l’immuni-thé.

https://grunenfelder.ch/fr/