Ces trois ocularistes soufflant des yeux de verre représentent la troisième et quatrième générations de cette entreprise. C’est un métier rare alliant art, médical et technique, qu’ils sont les seuls à exercer en Suisse romande et qui ne connaît aucune formation officielle en Suisse. En effet, Mathias, le père, affiche fièrement un certificat dans l’atelier : Diplômé es SDO. A chacun le soin de lui demander ce que ça veut dire !

Matthias commence  à intégrer des associations artistiques par rapport aux générations précédentes notamment avec Monsieur Santarossa qui lui commanda deux cents yeux bleus, blancs et rouges pour figurer un certain drapeau.

Marina, quant à elle, suit d’abord des études de communication visuelle, mais son désir d’indépendance la pousse à considérer autrement le métier de son père et de s’y former à mi-temps pendant six années.

Et Marina, qui s’est battue pour le faire reconnaître comme un artisanat d’art, a d’abord résisté au seul argument de la loyauté à la famille. Elle a commencé par des études aux Beaux-arts, avant de travailler dans l’administration culturelle. Bien que les mandats furent intéressants, ils étaient aussi trop chronophages pour développer ses propres projets de dessin et de performance. Pour ces raisons-là et celle qui s’imposait de plus en plus à elle de ne pas laisser se perdre un métier, elle entreprend elle aussi une formation auprès de son père pour reprendre avec sa sœur l’entreprise familiale.

Chacune souhaitant amener son propre angle et constatant l’impossibilité de copier un mode de faire,  elles regardent, écoutent et font, tout en précisant l’avenir de l’entreprise qui se projettera par deux regards différents.

https://oculariste.ch/