Ce céramiste est l’héritier de vingt-neuf mille ans d’histoire, un riche bagage qu’il transporte du Maroc, où il naît, jusqu’à Genève où advient son intérêt pour cet art. Mais aussi de Vevey, où il enseigne pendant vingt ans au CEPV, jusqu’en Chine pour une lecture des pratiques millénaires en lien avec les habitants d’un village. Il y a aussi le Rwanda, dans sa série de voyages, où pendant deux ans il travaille en lien avec les populations rurales à la valorisation de la matière première locale pour limiter les importations et fabriquer sur place.

Dans le jardin du Musée de l’Ariana, c’est une autre collaboration entre cultures qu’il débute ; avec des jeunes gens éjectés de tous les milieux scolaires, des demandeurs d’asiles, des jeunes étudiants en céramique et arts décoratifs et des ouvriers de la Ville et du service des parcs, il réalise Serpenter/le vol de la mouche, un mur géant qui ne connaît aucune verticale, seules des courbes rencontrant d’autres contre-courbes et l’oeil et la main comme seuls outils de mesure.

Comme un clin d’oeil à tant d’itinéraires de vie bousculés et bousculant quelques normalisations qui ne garantissent en aucun cas la qualité de la vie.